Ferveur silencieuse

(Cet article est paru dans les du 11/07/2015)

La sixième édition de l’ d’été d’échecs de se déroule depuis mercredi au centre culturel de Neudorf. Organisé en sept rondes, s’achèvera demain à 16 h.

La tournoi se déroule au centre Marcel-Marceau, dans le quartier de Neudorf, à Strasbourg. Photo DNA - J.-C. Dorn

La se déroule au centre Marcel-Marceau, dans le quartier de Neudorf, à Strasbourg. Photo DNA – J.-C. Dorn

Parmi les 130 participants qui s’y affrontent, Sylvain, 20 ans, meilleur junior du Cercle d’échecs de Strasbourg, accepte sa défaite du jour avec lucidité : « Je viens de perdre contre le meilleur du tournoi ( Bilel Belacen, 17 ans) . J’ai bien joué, mais je vais analyser mes erreurs. » Il résume l’atmosphère loyale et sérieuse du tournoi.

Jeudi matin , 11 h, les joueurs avançaient leurs pions sur l’échiquier, tandis que d’autres avaient déjà achevé leur deuxième ronde.

L’intégration par les échecs
« Les échecs, c’est comme une autre langue », décrit Sylvain, appuyé en ce sens par Daniel Roos, président du Cercle d’échecs de Strasbourg, et par ailleurs chroniqueur aux DNA. Celui-ci souligne le vecteur intégrateur de sa discipline, notamment pour les réfugiés d’Europe de l’Est, nombreux dans son club, et qu’il aide régulièrement dans leurs démarches administratives : « Les coups remplacent les mots, et traduisent des caractères. »

Les visages crispés des uns, ou simplement concentrés des autres, témoignent de la diversité des échanges silencieux dans la salle.

De la diversité, il y en a beaucoup dans ce tournoi : Allemands, Arméniens, Hongrois ou Azéris, les frontières n’existent plus devant l’échiquier. Parmi les régionaux de l’étape figurent quatre maîtres internationaux : Bilel Belacen (tête de série N°1), Patrice Lerch, Jean-Luc Roos, frère de Daniel, et le Hongrois Szabolcsi, francophone et membre du cercle d’échecs de depuis plus de vingt ans. Est présent également l’Allemand Schild, vainqueur du il y a deux ans.

Cet open, organisé par le président du cercle strasbourgeois, reflète à la fois la passion et le silence inhérents aux échecs. « J’y joue tous les jours », confie Sylvain. « Ce silence de mort dans la salle, ça fait presque peur », ajoute Daniel Roos, avant de conclure que « le plus important aux échecs, c’est la discipline ».

Les résultats complets

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