Le journal L’Alsace du samedi 16 janvier 2016 consacre toute une page aux échecs en Alsace. Cet article fait la part belle à la famille Roos qui a tant donné aux échecs alsaciens. Il donne aussi la parole au président de la ligue d’Alsace, Jean-Paul Griggio. Enfin, l’article met en avant les qualités socio-éducatives du jeu d’échecs.
Grâce à des bénévoles qui se mobilisent pour initier des jeunes au roi des jeux, mais aussi à de talentueux joueurs qui évoluent au plus haut niveau national et international, l’Alsace dispose de nombreux clubs qui irriguent tout le territoire. Ils font de l’Alsace la ligue régionale d’échecs la plus dynamique de France.
Daniel Roos a pris, à distance, la succession de son père Michel à la présidence du premier club d’échecs de France, celui de Strasbourg. Il s’occupe en plus des jeunes en les initiant aux échecs et en les faisant progresser pour mener les meilleurs dans les compétitions internationales. Photo L’Alsace
« On a retrouvé une mention de la présence d’un club d’échecs à Strasbourg en 1895. Alphonse Goetz est devenu champion de France en 1914 » , indique Daniel Roos. Ce joueur d’échecs a baigné dans l’univers échiquéen depuis sa plus tendre enfance, présidant aujourd’hui le plus important club de France en nombre d’adhérents (lire ci-dessous).
4ème du Top 12
Outre ses interventions dans les écoles durant une quinzaine d’heures par semaine et dans la section échecs de sport études au lycée Kléber, Daniel Roos supervise le pôle élite : « La ligue d’Alsace prépare ainsi les jeunes pour le championnat de France » , indique-t-il. Sans parler de la gestion du CES, le Club d’échecs de Strasbourg. Toutes ces activités ne lui laissent plus guère de temps pour participer aux compétitions de son club : « L’an dernier, le Top 12, une compétition entre les douze meilleures équipes nationales sur onze jours, se déroulait au Grau-du-Roi, mal desservi par les transports. Je n’ai donc pas pu m’y rendre pour épauler notre équipe. Mais j’espère pouvoir donner un coup de main cette année, même si je suis passé du premier au dernier échiquier. »
Comme dans toutes les équipes hexagonales du Top 12, les meilleurs joueurs viennent de pays étrangers, majoritairement de l’Est. Les suivants sont des joueurs nationaux et les membres des clubs complètent les équipes : « Les étrangers ne sont pas rémunérés. On les défraie en leur payant le voyage, les repas, en prenant à notre charge l’hébergement », précise-t-il.
Le Club d’échecs de Strasbourg a été l’un des tout premiers clubs à organiser un open, un tournoi ouvert à tous les joueurs licenciés, quel que soit leur niveau : « Nous l’avions lancé au début des années 70, une première en Alsace. Nous l’organisions dans différentes salles et avons réussi à rassembler plus de 300 joueurs. Cette année, il se déroulera du 13 au 17 juillet », poursuit-il.
Les échecs à l’université
Le père de Daniel Roos a relancé le club, créé officiellement en 1952, en devenant son troisième président au début des années 60. Ce professeur de médecine, vice-président de l’université, fut l’éminence grise de la Fédération française pour moderniser les structures et pour encadrer les jeunes. « Il a également introduit les échecs à l’université pour expliquer l’histoire, les stratégies, les différentes pensées aux échecs, les périodes romantiques, classiques, modernes… », détaille son fils qui a aussi donné des cours à l’université jusqu’à ce que cette option soit gelée en 2004. « Beaucoup de gens disent jouer aux échecs. Malheureusement, peu viennent dans les clubs. Beaucoup jouent en ligne, mais le résultat n’est pas le même. On n’y trouve pas le même intérêt. Jouer dans un club tisse des liens, notamment au cours des déplacements, mais aussi lors des séances d’entraînement », souligne-t-il.
Les trois animateurs permanents du Club d’échecs de Strasbourg et l’encadrement bénévole sont parfois amenés à apprendre aux très jeunes enfants à écrire. Le règlement précise, en effet, que le joueur doit noter ses coups lors d’une partie officielle.
Daniel Roos est resté un globe-trotter des échecs, mais davantage en accompagnant les jeunes lors des championnats du monde que comme joueur. Malgré tous ces succès remportés par les clubs et les joueurs alsaciens, le jeu d’échecs, peu médiatisé, souffre cependant d’un manque de joueurs licenciés.